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Fonctionnement de la molécule de flunitrazépam
Les benzodiazépines sont assimilées au niveau du système digestif dans le sang après avoir été prises oralement. Ces molécules sont basiques, ce qui leur permet de se lier avec des protéines plasmatiques (protéines contenues dans le sang), d'où une circulation rapide. Elles sont également très lipophiles (elles retiennent les matières grasses), et franchissent donc facilement la barrière hémato-encéphalique (barrière anatomique qui filtre et contrôle le passage des substances sanguines), celle-ci étant, comme n'importe quelle membrane, constituée de lipides.
Son rôle est principalement hypnotique, c'est-à-dire qu'elle provoque le sommeil.


1) Son rôle dans le cerveau
Quiconque éprouvant des difficultés à cesser l'absorption des benzodiazépines exercent un effet puissant sur les facultés mentales et physiques, en plus des actions thérapeutiques. En fait, les benzodiazépines influencent directement ou indirectement presque tous les aspects de la fonction du cerveau. Toutes les benzodiazépines agissent en facilitant les actions d'une substance chimique naturelle, le GABA (acide gamma-aminobutyrique). Le GABA est un neurotransmetteur, un agent qui transmet les messages issus d'une cellule du cerveau (le neurone) à une autre. Le message transmis par le GABA est un message inhibiteur: il permet aux neurones qu'il contacte d'en ralentir ou d'en arrêter l'émission. Etant donné que 40% des millions de neurones situés dans le cerveau sont sensibles au GABA, cela signifie que le GABA exerce en général une influence apaisante sur le cerveau. Il est en quelque sorte comme l'hypnotiseur et le tranquillisant naturel du corps humain. L'action naturelle du GABA est augmentée par les benzodiazépines qui exercent en retour une influence inhibitrice supplémentaire (souvent excessive) sur les neurones.



Légende
(1)(2) Impulsion nerveuse causant la libération du GABA des sites d'accumulation sur le neurone 1.

(3) GABA libéré dans les espaces entre les neurones.
(4) GABA réagit avec les récepteurs sur le neurone 2; la réaction permet les ions chlorures (Cl-) de pénétrer le neurone.
(5) Cet effet déclenche des progrès avancés de l'impulsion nerveuse.
(6,7) Benzodiazépines réagissent avec le site déclencheur sur les récepteurs GABA.
(8) Cette action augmente les effets inhibiteurs du GABA,
l'impulsion nerveuse constante peut être complètement bloquée.


La manière dont le GABA transmet son message inhibiteur est due à un système électronique performant. Sa fixation sur les sites spéciaux, les récepteurs GABA, situés sur la face externe du neurone récepteur, ouvre un canal permettant aux particules négatives, les ions chlorurés, de passer à l'intérieur du neurone. Ces ions négatifs hyperpolarisent (ils augmentent la polarité à travers la membrane cellulaire) le neurone le rendant ainsi moins réceptif aux autres neurotransmetteurs lesquels devraient normalement l'exciter. Les benzodiazépines réagissent aussi sur leurs propres sites (les récepteurs-benzodiazépines), situés en fait sur le récepteur GABA. La combinaison d'une benzodiazépine sur ce site agit comme un stimulateur des actions de GABA, permettant ainsi à plus d'ions chlorurés de pénétrer dans le neurone, le rendant encore plus résistant à l'excitation.

La production au niveau du cerveau des neurotransmetteurs prompts à l'excitation, y compris la norépinephrine, la sérotonine, l'acétylcholine et la dopamine, est réduite conséquemment à l'augmentation de l'activité inhibitrice du GABA causée par les benzodiazépines. De tels neurotransmetteurs prompts à l'excitation sont nécessaires pour le maintien d'un état d'alerte normal, de la mémoire, du tonus et de la coordination musculaire, des réactions émotionnelles, des sécrétions des glandes endocrines, du rythme cardiaque, du contrôle de la tension artérielle et toute une série d'autres fonctions lesquelles peuvent être altérées par les benzodiazépines. D'autres récepteurs de benzodiazépine non liés au GABA, sont présents dans le rein, le colon, les composants du sang et le cortex surrénal et peuvent eux aussi être affectés par l'usage des benzodiazépines. Ces actions directes ou indirectes sont responsables des effets contraires bien connus du dosage des benzodiazépines.


2) L'élimination

Les benzodiazépines diffèrent de façon marquée par la vitesse à laquelle elles sont métabolisées (assimilées) par le foie et éliminées dans l'urine. Le flunitrazépam est actif de 18 à 26 heures mais la moitié des produits actifs du flunitrazépam restent présents dans les vaisseaux sanguins jusqu'à 200 heures après la consommation d'une dose unique. Manifestement, avec un accroissement de doses quotidiennes répétées, il peut se produire une accumulation et un taux de concentration élevé dans l'organisme (surtout dans les tissus gras).

La vitesse d'élimination d'une benzodiazépine est évidemment importante dans la détermination de la durée de son effet. Cependant, la durée de son efficacité apparente est en principe considérablement moins longue que sa demi-vie. Avec la plupart des benzodiazépines, les effets perceptibles disparaissent en général au bout de quelques heures. Néanmoins certaines benzodiazépines sont présentes dans l'organisme tant et aussi longtemps que leur demi-vie alors elles continuent d'exercer des effets subtils sur une longue période.