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Les effets de la molécule de flunitrazépam

1) Les effets positifs

Les benzodiazépines utilisées comme hypnotiques ont un effet qui apparaît rapidement et qui peut durer jusqu'à 24 heures. Parmi les benzodiazépines hypnotiques, le flunitrazépam est celui qui a l'effet le plus prolongé (environ 20h). L'effet sédatif des benzodiazépines est reconnu, elles favorisent l'endormissement et en général prolongent la durée du sommeil. Lors d'une utilisation prolongée, leur effet hypnotique s'atténue mais ne semble pas disparaître. La qualité du sommeil obtenue sous benzodiazépines est proche du sommeil naturel. Cette caractéristique ne doit pas servir d'argument pour élargir leur prescription, car une utilisation prolongée entraîne une dépendance rendant leur arrêt difficile. De plus, la qualité d'un hypnotique ne se juge pas seulement sur le sommeil, mais surtout sur l'éveil: l'état de la personne au réveil et durant la journée, somnolence ou non et sur la possibilité d'effets indésirables dus à l'hypnotique.
D'autre part, la molécule de flunitrazépam est un sédatif puissant qui peut apaiser l'individu.


2) Les effets négatifs: risques et dangers

- Tolérance: On parle de tolérance lorsque l'organisme s'est adapté à un stimulus extérieur, (ici à un produit susceptible de provoquer un changement de comportement chez l'utilisateur), à un environnement nouveau, ou même à un produit toxique. Cette tolérance se manifeste par un affaiblissement ou même à un épuisement de la réponse à ce stimulus, à mesure que l'organisme y est confronté. Cette diminution implique nécessairement une capacité plus grande à supporter les effets du stimulus et la possibilité d'augmenter le stimulus afin de recréer les mêmes effets qu'à la première confrontation. C'est le stade qui précède la dépendance...

Ce procédé de l'épuisement des effets d'un produit sur l'organisme est fréquent surtout dans le domaine de la médecine. Par exemple, on sait que la prise de vitamine C au quotidien mène à un effet inexistant de celle-ci au bout d'une certaine période. C'est ce même procédé encore qui est utilisé pour les vaccins, on injecte dans ceux-ci une infime portion de molécule dangereuse pour que l'organisme s'habitue et produit des anticorps contre cette molécule, ceci pour que le corps soit préparé a une éventuelle maladie du a cette molécule.

- Dépendance et addiction: On parle de dépendance physique quand l'organisme a en quelque sorte "enregistré" la prise régulière du produit. Dans ce cas, si la prise est réduite ou arrêtée, l'organisme va prévenir l'intéressé par des symptômes dont la nature peut être très diverse (troubles digestifs, douleurs musculaires, etc.) : c'est l'état de manque. On appelle ce phénomène une dépendance toxicomaniaque. Elle ne s'arrête que lorsque l'intéressé reprend le produit.

- Sevrage: Le sevrage est l'action d'interrompre la prise d'un produit, d'une substance ayant entraîné une dépendance. Cet arrêt conduit à de nombreux symptômes tels que l'anxiété, l'irritabilité, des troubles du sommeil, des douleurs diffuses, des troubles digestifs, sensoriels, et de la tension artérielle, et parfois même des convulsions, des hallucinations, des malaises et jusqu'à des pertes de connaissance. Autrement dit cela conduit à une modification comportementale inadaptée avec des répercussions physiologiques et psychologiques que l'on appelle syndrome de sevrage et dont l'intensité est généralement liée à la durée de la prise, au degré de dépendance et à la molécule concernée. Ce syndrome de sevrage peut apparaître après un délai d'un à dix jours après la dernière prise. Toute tentative de sevrage doit se faire sous surveillance médicale. Un arrêt brusque de consommation peut en effet avoir de graves conséquences.

- Anxiété: seul le médecin peut établir si le symptôme provient de l'arrêt de consommation proprement dit ou s'il est dû à un trouble chronique ; tremblements et agitation ; convulsions et attaques d'apoplexie ; paranoïa, hallucinations et délire.

- Phénomène de rebond: Lorsque le traitement touche à sa fin, l'arrêt de la prise du médicament peut se traduire par un phénomène de rebond (une augmentation des symptômes déjà présents avant la dépendance). Par exemple, pour un patient souffrant d'insomnie, l'arrêt du traitement va se traduire par un retour de l'insomnie. L'arrêt de la prise d'une benzodiazépine doit donc être progressif avec une réduction régulière de la dose.

- Amnésie antérograde: Une amnésie antérograde, c'est la perte de la mémoire d'évènements dès qu'ils se sont produits. Les benzodiazépines provoquent parfois une amnésie antérograde, elles engendrent l'oubli des     évènements qui ont lieu après la prise du produit et tant que celui-ci agit. Les benzodiazépines peuvent donc favoriser des états de confusion mentale, surtout en association avec l'alcool ou d'autres sédatifs. A cause de ces effets les benzodiazépines ne sont délivrées que sous prescription médicale et ont valu au flunitrazépam (Rohypnol ®) la triste réputation de "drogue du violeur".

- Effets diurnes: le flunitrazépam peut provoquer chez le consommateur, le jour suivant la prise de la molécule, une certaine inactivité caractérisée par une somnolence, une diminution des performances psychomotrices et des troubles du l'humeur au sens large (comme l'anxiété, l'irritabilité et même la dépression).
Ces effets sont dus à :   

    ~La demi-vie du produit : En effet, la demi-vie du produit permet de prédire si une molécule a ou non                         d'importants effets résiduels diurnes. Les benzodiazépines à demi-vie longue entraînent une somnolence le               lendemain de leur administration supérieure aux benzodiazépines à demi-vie courte à doses égales

    ~La dose absorbée : C'est le facteur le plus important car c'est la dose de produit absorbée qui est à l'origine de            l'altération des performances, autrement dit toutes les benzodiazépines données à hautes doses peuvent                    altérer la vigilance, engendrer la somnolence, la fatigue, la diminution des performances, etc.

    ~La modification de l'architecture su sommeil: On peut étudier l'effet des hypnotiques sur les différents stades           du sommeil et l'on constate qu'ils perturbent tous plus ou moins l'architecture du sommeil. Dans le cas des                 benzodiazépines, ces derniers raccourcissent la durée du sommeil paradoxal, et le sommeil obtenu est donc               moins réparateur qu'un sommeil dit "normal".

    ~La dépression respiratoire : Les hypnotiques sont tous des dépresseurs respiratoires. Cette dépression                      respiratoire est engendrée par une hypotonie des muscles de la gorge (pouvant entraîner un gène de la                      respiration), due aux propriétés myorelaxantes du médicament, ou lorsqu'ils sont administrés par voie                      intraveineuse et à trop fortes doses.